Estelle Lemire, compositrice et ondiste

Estelle Lemire a fait ses études supérieures au Conservatoire de musique du Québec à Montréal de 1982 à 1991. Elle y obtient un 1er Prix d’interprétation des ondes Martenot en 1988 auprès de Jean Laurendeau et un 1er Prix de composition en 1991 dans la classe de Gilles Tremblay. Parallèlement elle y étudie l’électroacoustique avec Yves Daoust et reçoit un Prix d’analyse en 1990, dans la classe de Gilles Tremblay.

Estelle Lemire et les ondes Martenot
Estelle Lemire

Interprète soliste et chambriste, spécialiste des ondes Martenot depuis 25 ans, elle privilégie d’abord la création de la musique nouvelle et cherche à faire mieux connaitre et apprécier son instrument. Elle a joué pour diverses sociétés de musique contemporaine, orchestres, festivals et ensembles spécialisés au Canada et aux États-Unis. Elle a enregistré pour la compagnie SNE dont un disque soliste et plus récemment un disque Messiæn avec l’Ensemble d’Ondes de Montréal sous étiquette ATMA. En plus de jouer les classiques des ondes, notamment toutes les œuvres de Messiæn, celles de Jolivet, Milhaud, Honneger, Varèse, Murail, Vivier et Boucher, elle a créé des œuvres de nombreux compositeurs contemporains. En 2015, elle a joué la Turangalîla Symphonie de Messiæn au Festival MNM, Jeanne au Bûcher avec le New York Philharmonic, organisé le symposium La Fête des belles ondes comprenant concert et exposition, créé In_Vitro de Marc Hyland et participé à la musique de Benoit Charest pour le film Paul à Québec. Estelle a été nouvellement nommée titulaire de la classe d'ondes Martenot du Conservatoire de musique de Montréal, la seule en son genre en Amérique du Nord.

Compositrice, son catalogue comporte une cinquantaine d’œuvres de concert écrites pour des solistes, ensembles de musique de chambre et orchestre. Quelques-unes sont consacrées aux ondes, soit avec percussion, gamelan, bande ou traitements numériques. Son langage s’élabore autour de plusieurs pôles : le minimalisme, la clarté de l’expression, la recherche microtonale, l’emploi de l’harmonie spectrale et la récupération, autant d’objets, de procédés, de manières que de styles.

Ses œuvres ont été jouées à travers le Canada par des ensembles de musique nouvelle ainsi que dans divers festivals au Canada et en Europe. Ses Miniatures pour quatuor à cordes ont été choisies en 1995 pour représenter le Canada à la Tribune Internationale des compositeurs de l’UNESCO puis remarquées à Paris au Festival Présence en 1999. Elle a participé au gigantesque projet initié par la SMCQ en 2000, la Symphonie du millénaire. En 2001-02, avec l’aide du CAC, elle réalise de nombreuses transcriptions pour son instrument et produit l’enregistrement d’une sélection de celles-ci en 2004. Sa pièce Mémoire/Éclaircie pour grand ensemble, créée par la SMCQ, lui a valu une nomination dans la catégorie «création de l’année» au Prix Opus 2008. En 2009-10, elle rédige un cahier de 15 Études sérieuses pour ondes grâce à l’aide du Conseil des Arts du Canada. Cantus Arborescens, une pièce-hommage à Gilles Tremblay était créée par l’ensemble Aventa en février 2010. La pièce Esquisses sur pointes pour piano en seizième de ton était donnée en première lors d’un récital de Bruce Mather à Montréal, en janvier 2011. En 2010-11, avec l’aide du CALQ, elle a réalisé le Projet Raga pour ondes et support numérique, œuvre de longue haleine d’une durée de 60 minutes, qui lui a permis de renouer avec l’électroacoustique tout en mettant de l’avant le côté expressif des ondes. En 2012, à la demande de Bruce Mather, elle composait Alternance pour 2 pianos accordés à distance de un quart de ton (création le 21 janvier 2015). Elle achève actuellement Une brève histoire des ondes grâce à une bourse du CAC et elle compose Madrigal pour quatuor et support électroacoustique avec le soutien du CALQ.

Elle est membre de la SOCAN et de la guilde des musiciens du Québec; elle a reçu plusieurs bourses et commandes du Conseil des Arts du Canada, de Radio-Canada/CBC et du Conseil des arts et lettres du Québec.

Discographie